Histoire
C'est en 1195, dans une bulle du pape Célestin III, par laquelle il prend sous sa sauvegarde les biens de l'évêché de Couserans, que l'on trouve la première mention de Tourtouse, "Tortoz".
Le village faisait alors partie, du domaine temporel des évêques de Saint-Lizier; ils en étaient co-seigneurs avec les chanoines du chapitre cathédral.
A cette même époque, l'évêque Laurent donna ce château en commende (usufruit) au Chevalier de Tersac, à condition qu'il assure la défense de ces terres, convoitées durant tout le XIIe siècle par les comtes de Comminges.
Il faisait partie d'une ligne de châteaux et de tours de guet qui, de Cérisols à Montardit, servaient à protéger les gens et les biens contre les chevauchées dévastatrices de ces terribles voisins.
Le château féodal était construit sur une barre rocheuse à l'intérieur d'un méandre de la rivière qui lui assurait une première ligne naturelle de défense. Il comprenait des corps de bâtiments, de part et d'autre d'un donjon et une église; le tout étant ceinturé de remparts dont une partie existe encore.
Au XIVe, en raison de l'insécurité entraînée par la Guerre de Cent-Ans, ces fortifications seront reprises et le donjon surélevé.
Puis le silence s'installe sur Tourtouse et ce n'est qu'à la fin du XVIe siècle que sa trace réapparaît dans l'histoire, lors des guerres de religion.
Durant les derniers jours de juillet 1569, les troupes protestantes commandées par Montgoméry, ravagèrent tout le Volvestre et notamment ce village, mettant le feu à l'église et aux récoltes entraînant une grande misère.« il n'y ont rien laissé que tout pilhé et vollé, tué et meurtris les pouvres habitans et en avoir admené leur bestailh, violé femmes et filhes et faict plusieurs aultres excez et insolences, tellement que les pouvres habitans ont esté contrainctz abandonner et laisser leurs biens pour sauver leurs vies et aller mendier sà et là »
Ces événements marquèrent les esprits comme en témoignent le tableau du retable de l'église et la chapelle Ste Barbe construite un peu plus haut sur la colline.
Tourtouse retrouve ensuite quelque gloire au XVIIe siècle, en devenant pour quelques années la résidence de l’évêque Bruno de Ruade.
Né à Paris vers 1579, il fut dans sa jeunesse, page du Maréchal de Biron et fut blessé, en 1590, à la bataille de Vernon/Eure opposant catholiques et protestants.
Il fit ensuite ses études à la Sapience à Rome et obtint en 1608, le double diplôme de docteur en philosophie et en théologie.
A son retour à Paris, il entra à la Chartreuse de Vauvert. Mais loin de mener la vie austère des chartreux, il fréquenta très vite les hauts personnages de la Cour du roi Louis XIII qu'il espionnait pour le compte de son ami, le nonce apostolique Bentivoglio.
Et c'est sur sa recommandation, que le roi le nomma, en 1622, évêque de Couserans "pour ses vertus, mérites et grande doctrine" avec, selon le chanoine Contrasty, le titre de "prince évêque".Enfin, en 1623, il fut également nommé Conseiller du Roi.
Grand érudit, amateur de beaux meubles, il était aussi un fin gourmet, auquel il ne fallait servir pas moins de six plats par repas avec toujours un poisson et beaucoup de desserts.
D'un tempérament autoritaire, il résolut dès son arrivée, de réformer son chapitre; cela lui valut de la part des chanoines, des "persécutions" et de nombreux procès.
On dit même qu'un jour ils le précipitèrent dans un puits.
Il se réfugia alors à Tourtouse, « aimant mieux vivre seul avec des paysans qu'à St-Lizier avec de tels chanoines ».
Il y fit construire un château qu'il orna de meubles précieux, de tentures de cuir et de haute lisse, de tableaux et d'orfèvrerie.
De plus, il réédifia l'église qu'il avait trouvée ruinée et lui offrit des ornements.
Il fit également bâtir un grand corps de logis et des greniers à blés. Un grand jardin était établi le long de la rivière, enclos de
murailles, avec à un bout un vivier et à l'autre un pavillon qui existe toujours et où il allait l'été, se retirer pour prier.
Il légua les diverses métairies qui complétaient ses possessions à Tourtouse, à ses serviteurs sous la réserve qu'ils demeurent dans ce lieu qu'il aimait et où il souhaitait être enterré.
Mais les chanoines ne le laissèrent pas jouir de la paix qu'il avait cru trouver ici et vinrent l'y poursuivre.
Gravement malade, il renonça à son évêché en 1642 et se retira à la Chartreuse de Toulouse où il mourut dans la nuit du 2 au 3 février 1645.
Contrairement à son désir, son corps ne fut pas ramené ici. Mais sa dalle funéraire se trouve toujours dans l’église de Tourtouse
Tourtouse tel qu'on le voit actuellement, doit beaucoup à cet évêque, notamment le cœur du bourg. Malheureusement, pour construire son château, il a utilisé les pierres de l'ancien château féodal, déjà en partie ruiné, et de ce fait, seule notre imagination peut nous restituer ce qu'était la motte féodale au Moyen-Age.
Il fit également bâtir un grand corps de logis et des greniers à blés. Un grand jardin était établi le long de la rivière, enclos de murailles, avec à un bout un vivier et à l'autre un pavillon qui existe toujours et où il allait l'été, se retirer pour prier.
Il légua les diverses métairies qui complétaient ses possessions à Tourtouse, à ses serviteurs sous la réserve qu'ils demeurent dans ce lieu qu'il aimait et où il souhaitait être enterré.
Mais les chanoines ne le laissèrent pas jouir de la paix qu'il avait cru trouver ici et vinrent l'y poursuivre.
Gravement malade, il renonça à son évêché en 1642 et se retira à la Chartreuse de Toulouse où il mourut dans la nuit du 2 au 3 février 1645.
Contrairement à son désir, son corps ne fut pas ramené ici. Mais sa dalle funéraire se trouve toujours dans l’église de Tourtouse
© Christiane Miramont 2009